Grâce à son isolement et à son ambiance singulière, l'île de Port-Cros s'avère être une source d'inspiration pour les écrivains dès la fin du 19ème siècle. En 1897 Paul Bourget écrit "Les voyageuses", Eugène Melchior de Vogüé en 1898 décrit l’île avec sensibilité dans "Jean d’Agrève" et crée le personnage d'Hélène.
C’est dans la période de l’entre-deux guerres, avec l’installation sur Port-Cros en 1921 de Marcel et Marceline HENRY, que l’île devient un véritable foyer intellectuel. De 1925 à 1938, Jean Paulhan, directeur de la Nouvelle Revue Française (NRF), loue le fort de la Vigie et Jules Supervielle s’installe au fort du Moulin. Ils y attirent d’autres écrivains comme Malraux, Valéry, Gide et Arland, ainsi que Saint-John Perse, qui vient y jeter l’ancre régulièrement.
Amoureux de la nature et conscients de l’intérêt patrimonial de l’île, le couple HENRY invite également des naturalistes scientifiques qui procèdent aux premiers inventaires. Délégués de la Société Nationale de Protection de la Nature, ils mettent tout en œuvre pour entretenir l’île et la préserver d’une fréquentation excessive. C’est sous l’impulsion de Marceline HENRY, qui fait donation à l’Etat de son domaine, et avec le soutien d'André Malraux, personnage d'état influent, et de Paule Desmarais, principale propriétaire privée, que le Parc national de Port-Cros est créé en décembre 1963.
Lire l'ouvrage : "L'Esprit de l'île. Mémoires de Port-Cros", Pierre Buffet, Ed. Claire Paulhan, 2014