An overview of the forests’ health status in the Port-Cros National Park (Provence, France)

Un aperçu de l'état de santé des forêts dans le parc national de Port-Cros (Provence, France). 

Les forêts méditerranéennes subissent actuellement un processus de déclin, comme en témoignent la diminution des taux de croissance des arbres, l'augmentation des taux de déficit foliaire et des taux de mortalité des arbres. Ce phénomène est principalement attribué à l'augmentation du stress lié à la sécheresse induit par le changement climatique, et peut avoir des impacts significatifs sur les services fournis par les forêts à la société humaine. Dans ce contexte, nous avons évalué la santé de 36 parcelles forestières du parc national de Port-Cros en 2023, ainsi que les facteurs biotiques et abiotiques associés au déclin des forêts.
Cette évaluation a révélé des taux importants de déficit foliaire et de mortalité des arbres, indiquant un déclin généralisé. En particulier, 68 % des chênes verts (Quercus ilex) et 64 % des chênes liège (Quercus suber) ont été classés comme étant en déclin car ils présentaient un déficit foliaire supérieur à 50 %, ce qui dépasse les moyennes régionales. En revanche, seuls 14 % des pins d’Alep (Pinus halepensis) étaient en déclin, avec un déficit foliaire moyen de 36 %. Les taux de mortalité des arbres étaient particulièrement élevés, avec 12 % de la surface terrière et 18 % des tiges touchées, ce qui dépasse de loin la moyenne nationale française de 5 %, et étaient plus élevés pour les arbustes du sous-étage (Arbutus unedo et Erica arborea) que pour les espèces de l'étage supérieur.
La sécheresse a été identifiée comme l'une des principales causes du déclin des forêts, exacerbée par l'augmentation des températures depuis les années 1980. En effet, les peuplements poussant sur des sols à forte teneur en eau présentaient un déficit foliaire moyen plus élevé. Les peuplements denses avec une surface de base élevée ont connu une mortalité plus élevée, et les arbres plus petits ou les arbustes intolérants à l'ombre ont montré la plus grande vulnérabilité. Au-delà du climat, la densification des peuplements et les processus d'auto-éclaircissement ont donc contribué au déclin des forêts. Étant donné la faible variabilité des taux de dépérissement observés entre les placettes et le gradient environnemental échantillonné limité, il semble nécessaire de mener des études plus approfondies à des échelles plus larges pour mieux discerner l’impact de chaque facteur biotique et abiotique.

Mots-clés : dépérissement forestier, Méditerranée, mortalité des arbres, sécheresse.