Devenu très tôt orphelin de père et de mère alors qu’il résidait en France, il dut retourner vivre en Uruguay où il fut élevé par son oncle et sa tante. Des années plus tard, il revient à Paris où il effectue ses études supérieures.
Evoluant dans une époque où le surréalisme était à ses heures de gloire, Supervielle s’est toutefois tenu à l’écart de ce mouvement littéraire qui faisait l’apologie de l’écriture automatique. Il était plutôt pour une poésie plus humaine, plus sensible, qui renouait avec le monde et qui n’était pas soumise à la dictature de l’Inconscient comme le préconisaient les chantres du surréalisme.
En 1922, Jules Supervielle sort son premier recueil de poèmes "Débarcadères". S’en suivront "Paquebot", "Gravitations", "L’enfant de la haute mer", "L’escale portugaise", "La Métisse", "Equateur", "Colons sur le Haut-Parana", "Voyages", "La Piste", "Sous les palmiers"… qui tous, comme "L’Invitation au voyage" de Charles Baudelaire, exhortent le lecteur à partir pour mieux se retrouver.
Jules Supervielle et l’île de Port-Cros
En 1925, Supervielle cherche un endroit calme loin du bruit et de l’agitation parisienne. À cette époque, on parlait beaucoup de l’île de Port-Cros dans les cercles littéraires parisiens. Supervielle entendit parler de cet endroit paisible et idéal situé au large de la côte du Var où l’on pouvait se reposer et se ressourcer en admirant de magnifiques paysages. Il s’y rendra chaque été de 1925 à 1939 et logera avec sa famille au fort du Moulin, classé monument historique. Plusieurs écrivains et artistes au nombre desquels figurent André Gaillard, Georges Rounault, Marcel Jouhandeau ou encore Henri Michaux lui rendaient visite sur l’île de Port-Cros et effectuaient en sa compagnie des séjours plus ou moins longs.