Bagaud constitue le site pilote pour l'étude du changement global car protégé des impacts anthropiques directs (aménagement, fréquentation humaine, espèces introduites, prélèvements, etc.), il est possible d'y étudier les impacts humains indirects (pollution atmosphérique, changement climatique, etc.).
L'îlot constitue un atelier pour différents programmes scientifiques de pointe qui suivront ce processus de restauration écologique : ils serviront de points de repères aux opérations de ce type à venir en Méditerranée.
Un programme décennal de restauration écologique a été élaboré par le Parc national de Port-Cros et divers partenaires scientifiques dont l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (IMBE) de l'université d'Aix-Marseille.
Quelques espèces floristiques présentes sur l'île de Bagaud...
Connaissez-vous le fumeterre bicolore (Fumaria bicolor), le glaïeul douteux (Gladiolus illyricus) ou le lis maritime (Pancratium maritimum) - ci-dessous de gauche à droite ?
Toutes ces espèces cohabitent aux côtés de nombreuses autres sur l'île de Bagaud.
Quelques curiosités faisant partie de la faune de l'île de Bagaud...
Le tadorne de Belon (Tadorna tadorna), la grande nacre (Pinna nobilis), la tortue Caouanne (Caretta caretta) -de gauche à droite- et bien d'autres espèces animales se retrouvent également dans l'environnement de la réserve.
Colonisée par les rats noirs (voir le film "Les rats, pirates des îles") et par les "griffes de sorcières ", l'île a fait l'objet d'un vaste programme scientifique associant gestion et recherche. Bagaud offre un champ d'étude privilégié sur les espèces végétales et animales exotiques envahissantes en écosystèmes insulaires. Sa restauration écologique est une opération pilote en Méditerranée. Conduite sur 10 ans, elle a commencé en 2011.
Le programme, mobilisant des moyens financiers considérables (estimés à 1 585 000 € sur 10 ans) et des moyens humains conséquents (plus de 355 personnes motivés, impliquant plus de 25 structures) est un programme exemplaire de restauration écologique sur 10 ans, nécessitant un suivi rigoureux de la résilience des écosystèmes suite aux opérations d’éradication du rat noir et des griffes de sorcière, menaçant la biodiversité exceptionnelle de l’île.
Le programme a permis entre autres :
- Une amélioration des connaissances sur les espèces présentes sur Bagaud, par la récolte de données sur les espèces végétales et animales (20 fois plus de données flore en 2019 qu’en 2009) ;
- une cartographie inédite des végétations de l’île ;
- un suivi floristique, montrant une recolonisation de la flore indigène suite à éradication des griffes de sorcière ;
- un suivi des insectes et araignées, difficile à interpréter mais avec découverte de nouvelles espèces ;
- un suivi des reptiles, corrélé avec la présence du rat noir sur l’île ;
- un suivi des oiseaux terrestres et marins nicheurs, avec un bilan positif de découverte de nouvelles colonies de puffins yelkouans, oiseaux marins menacés et protégés.
Thèse sur les résultats scientifiques de la restauration écologique sur les communautés d’arthropodes
L’obtention de la bourse doctorale 2017-2020 du Conseil régional Sud-Provence-alpes-Côte d’Azur, avec le cofinancement du Parc national de Port-Cros et de Naturalia-Environnement a permis à Julie Braschi de réaliser sa thèse intitulée : "Conséquences du contrôle d'espèces exotiques envahissantes sur la dynamique des assemblages d'araignées et de coléoptères de l'île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) : cas de la griffe de sorcière (Carpobrotus) et du rat noir (Rattus ratus)".